Comment réagir face aux victimes d'abus, de violence psychologique, morale ?


Durant les dernières années qui se sont écoulées de nombreuses personnes, majoritairement des femmes, sont décédées sous les coups de leurs conjoints. Celles qui sont encore en vie, souffrent de multiples traumatismes liés à ces violences physiques. On en parle souvent dans les médias. Un dispositif a même été mis en place afin de prévenir de tels actes de barbarie et sauver des vies.

Des professionnels se mettent aussi à la disposition des victimes, si je peux les appeler ainsi et les accompagne dans leur processus de guérison. Car les personnes victimes de violences sont des personnes meurtries, abîmées. Elles perdent confiance en elles et toute forme de repère. D'où la nécessité de les assister pas à pas afin qu'elles regagnent confiance en elles et se reconstruisent après avoir été brisées. Il en est de même pour les violences psychologiques. 

Certes elles ne laissent pas de traces physiques. Si je souhaite en parler aujourd'hui c'est parce que c'est encore un sujet tabou dans nos églises. Très peu de personnes osent briser le silence et en parler dans nos assemblées, de peur d'être jugées, d'être condamnées. Grâce à Dieu, nous pouvons observer de plus en plus de personnes qui en parlent sur les réseaux sociaux ou qui écrivent des livres pour sensibiliser les potentiel(le)s victimes, les prévenir d'un(e) conjoint(e) abusif(ve). Pour ouvrir également la voie, tendre la perche à ceux et celles qui se murent encore dans le silence et souffrent en secret. 

Oui vous m'avez bien lu, ce phénomène existe au sein de nos églises. Nous ne pouvons fermer nos yeux face à la détresse de nos frères et sœur dans la foi, mais être réellement présents pour eux. Ne surtout pas les juger, mais les écouter , faire preuve d'empathie, de patience envers eux/ elles, les assister du mieux que nous pouvons aussi bien physiquement que spirituellement. Ça a l'air plus facile à dire qu'à faire. Toutefois, nous nous devons en tant que membres d'un même corps veiller les uns sur les autres...Cela commence par le fait de s'intéresser aux autres.

  • Apprendre à connaître mes frères et sœur dans la foi

 Qui dit apprendre à connaître une personne, dit s'intéresser à il ou elle. Une personne qui est centrée sur elle ne peut s'intéresser véritablement aux autres, ne peut réellement s'ouvrir à qui que ce soit. On dit souvent que le mariage requiert un don de soi. Mais j'ai envie de dire que tout type de relation requiert aussi un don de soi. Le dictionnaire Larousse définit les relations de la manière suivante:"Ensemble des rapports et des liens existant entre personnes qui se rencontrent, se fréquentent, communiquent entre elles". Oui vous avez bien lu, il est question de communication, d'un échange mutuel. Et cela nécessite des efforts des uns comme des autres.  

"Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle", Romains 14:19 (LSG). En tant qu'enfants de Dieu, nous devons aspirer à connaître nos frères et sœurs  dans la foi. Comme nous l'exhorte l'apôtre Paul, nous devons veiller à l'édification mutuelle. Rappelons-nous que nous faisons partie d'un même corps. "Car l'amour du Christ nous presse, nous qui avons discerné ceci : un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ; et s'il est mort pour tous, c'est afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, 2 Corinthiens 5:14-15 (NBS). C'est cet amour que Christ nous a manifesté, que nous devons témoigner à notre tour à notre prochain.

Approchons nous les uns des autres. Prenons le temps d'échanger, de nous intéresser sincèrement les uns aux autres. Non, "l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt", 1 corinthiens 13:5 (SG21). Nous ne devons pas nous côtoyer par intérêt mais par amour, par dévotion. Être au service les uns des autres à l'image de notre Seigneur Jésus. Et nul besoin d'être des intimes pour le faire. Tout simplement être des imitateurs de Christ.

  • Être des imitateurs de Christ

 J'aime bien cette formule  de ce mouvement évangélique des années 90 "What would Jesus do"? WWJD, repris par plusieurs personnes. En français : "Que Ferait Jésus?" En effet, c'est la question que nous devrions tous nous poser avant d'entreprendre quoi que soit. A plus forte raison, si nous avons des doutes. En tant qu'enfants de Dieu notre référence reste la Bible et notre modèle Jésus-Christ. Nous devons donc nous efforcer d'être Ses imitateurs comme nous l'a exhorté l'apôtre Paul. 

"Soyez donc les imitateurs de Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés, et vivez dans l'amour en suivant l'exemple de Christ, qui nous a aimés et qui s'est donné lui-même pour nous..." Ephésiens 5:1-2. Nous ne pouvons ignorer que notre Seigneur Jésus s'est donné à la croix par amour pour nous. Sa principale motivation a été, encore une fois de plus, l'amour qu'Il manifestait pour nous. 

"Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même", Matthieu 22:39 (LSG). J'aimerais également vous partager cet autre verset :"Or nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru. Dieu est amour et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui", 1 Jean 4:16-18 (SG21).  Lorsque nous sommes désireux de ressembler à Christ, nous aurons ce désir de marcher comme Lui, d'agir tel que Lui. Ne pas juger ou condamner, mais chercher à comprendre, à écouter.

  • Être à l'écoute et non dans le jugement
 "Sachez-le, mes frères bien-aimés : que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère, car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu", Jacques 1:19-25 (NBS). On ne le répètera jamais assez, nous ne devons pas être prompts à juger, à coller une étiquette, mais plutôt à écouter, à comprendre, exhorter, conseiller. 
 
En effet, nous devons apprendre à: 
- Faire preuve de sagesse:
"Faites donc bien attention à la façon dont vous vous conduisez: ne vous comportez pas comme des fous, mais comme des sages: rachetez le temps, car les jours sont mauvais", Ephésiens 5:15-16 (SG21)

- À exercer notre discernement:
"Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit mais mettez les esprits à l’épreuve pour savoir s'ils sont de Dieu"; 1 Jean 4:1 (SG21)
 
- À être patient:
"En toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l’amour", Ephésiens 4:2 (SG21). 
 
Nous n'avons pas toutes les réponses mais pouvons faire de notre mieux pour assister les personnes en détresse. Je le répète, s'intéresser à ces personnes, leur témoigner du respect, les mettre en confiance. Cela va les inciter à s'ouvrir à nous. Et si le Seigneur nous le met à cœur les accompagner.
  • Essayer d'accompagner du mieux que nous pouvons
 Lorsque nous aimons une personne, nous sommes sensibles à la moindre chose qui la touche ou la préoccupe."Enfin, soyez tous animés des mêmes pensées et des mêmes sentiments, pleins d'amour fraternel, de compassion, d'humilité", 1 Pierre 3:8 (LSG). Et au risque de le réécrire, nous aimons l'autre, parce qu'Il nous a aimé Lui aussi: "Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier", 1 Jean 4:19 (LSG). Plus nous aimons, plus nous avons à cœur de donner, de transmettre. Et lorsque je parle de donner, je ne parle pas uniquement sur le plan matériel mais également affectif.  
 
Ce verset prend aussi tout son sens dans ce contexte: "Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir", Actes 20:35. Donner de son temps pour l'autre. Oui s'investir afin de contribuer au bien-être de son frère ou de sa sœur en Christ. Être une épaule sur laquelle pleurer, une personne de confiance à laquelle il confie ses peurs, ses doutes, qui ne le/ la juge pas. Veiller d'une façon ou d'une autre à son bonheur. Nous sommes une même et grande famille dans le Seigneur. 
 
Et devrions être des acteurs du bonheur de notre prochain.  "Que chacun de nous complaise au prochain pour ce qui est bien en vue de l'édification", Romains 15:2 (LSG). Nous devons aspirer à vivre en harmonie. Raison pour laquelle nous ne pouvons demeurer insensibles face à la souffrance de ces personnes. Combien de personnes viennent mois après mois dans nos assemblées et souffrent en silence? Plusieurs d'entre nous ont à cœur de les soutenir mais ne se sentent pas suffisamment légitimes pour le faire. J'étais dans ce cas et ça m'arrive encore parfois de l'être
 
J'aimerais dire à une personne qui me lis ceci:" tu n'es peut-être pas un leader ou un responsable dans ton assemblée, mais tu peux être d'une aide considérable". Le simple fait d'approcher un frère ou une sœur vivant ou ayant vécu de l'abus ou des violences psychologiques, de l'écouter, de prier pour elle, c'est un bon début. "Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints", Ephésiens 6:18 (LSG). Certaines personnes ont juste besoin de parler, de se libérer d'un poids. Nous devons juste être attentifs à elles, nous rendre disponibles, et les entourer. Et si le Saint-Esprit nous le met à cœur , nous devons dénoncer...
  • Poser des actes face aux mauvais agissements
Se lever pour ces personnes non seulement dans la prière mais également physiquement. Prendre position. Cela implique aussi le fait de poser des actes. Qui dit poser des actes, dit dénoncer. Que nous dit Matthieu 18:15-16 (LSG)? "Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins.…"
 
Nous avons tendance à fermer les yeux ou à faire la sourde oreille comme le dit l'expression.
En effet, c'est tellement plus facile de faire comme si tout était normal. Ne pas s'impliquer, ne pas se mouiller sous peine de représailles. Soit on ferme les yeux, soit on trouve des excuses à ces personnes qui font subir aux autres de tels sévices, de telle sorte que même ces personnes trouvent elles-mêmes des excuses à leur comportement et vont jusqu'à blâmer Dieu.

Que nous dit Jacques 1:13-15 (PDV2017)"? Quand quelqu’un a envie de faire le mal, il ne doit pas dire : « C’est Dieu qui me pousse au mal. » Dieu ne peut pas avoir envie de faire le mal et il ne pousse personne au mal. Chacun est poussé au mal par son désir mauvais qui l’attire et l’entraîne". Rappelons-nous que Dieu nous laisse le libre-arbitre.
Il ne peut nous pousser à faire du tort à une personne.

Que nous dit Proverbes 3:29 (LSG) encore? "Ne médite pas le mal contre ton prochain, Lorsqu'il demeure tranquillement près de toi". Au contraire dans Sa Parole, Il nous met constamment en garde contre les mauvais agissements. Nous ne pouvons en être insensibles. Notamment lorsque ça se passe au sein de notre assemblée. Rappelons-nous que tous les membres de notre corps ont besoin les uns des autres pour pouvoir fonctionner. Il en est de même pour les membres de notre Eglise.

Nous ne devons en aucun cas tolérer de tels comportements au sein de nos assemblées. Oui, laisser des personnes commettre de telles ignominies au sein du corps de Christ. "Mais c'est vous au contraire qui commettez l'injustice et qui dépouillez les autres, et c'est envers des frères et sœurs que vous agissez ainsi!" 1 Corinthiens 6:8 (SG21). Il faut que nous nous rendions compte que c'est aux valeurs morales d'un d'entre nous qu'on a porté atteinte, à notre corps.
 
Je me suis permis d'écrire sur ce sujet car il est encore tabou dans nos églises. "Il ne faudrait surtout pas en parler pour entacher la réputation de notre église". Et en attendant, de nombreuses personnes se murent dans le silence et souffrent dans le secret. Elles se rendent à l'église chaque semaine, affichent des sourires de façade, bien apprêtés... Elles retournent chez elles avec les mêmes blessures, ce même fardeau qui les pèsent...Quoi de plus normal? Et le temps passe et elles sombrent de plus en plus...
 
Certaines dans une grosse dépression, d'autres dans des troubles psychologiques bien pires...
Bien entendu, ce genre de cas n'existe pas uniquement au sein de nos églises. Mais également en dehors. Grâce à Dieu, des personnes ont osé briser le silence. Je vous encourage tous et toutes à le faire. Une sœur en Christ a osé en parler à travers un ouvrage qu'elle vient de sortir.
En effet, elle a également vécu une forme d'abus psychologique dont on parle de plus en plus...
Par la grâce de Dieu, elle s'en est sortie...
Si vous voulez découvrir son témoignage, vous pouvez pré-commander son livre sur le lien ci-dessous:

 
Que Dieu vous bénisse

 


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