La communion fraternelle, fiction ou réalité?

Durant ma jeunesse, j'entendais souvent parler de communion fraternelle. Dans mon souvenir, ce mot était associé surtout aux mouvements religieux. En effet, étant catholique plus jeune, les seules fois où j'entendais prononcer la "communion fraternelle", c'était lors des rares rassemblements auxquels je prenais part, tels que la messe ou encore la catéchèse.  

À vrai dire, je ne m'étais jamais rendue à de plus grands rassemblements, à l'exception de ces rencontres en comité plus restreint. Ce n'est que plusieurs années plus tard que j'ai eu la grâce d'assister à des grandes manifestations, regroupant plus d'une centaine, voire un millier de personnes. 

Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Par ailleurs, l'événement le plus marquant auquel j'ai pu participer pour la première fois, a été un concert réunissant plusieurs chorales de différentes églises: des chrétiens issus de ces assemblées et d'autres communautés chrétiennes de la région dans laquelle nous habitions, mon ami (mari actuel) et moi.

C'était une première pour moi. Et je dois avouer, que le nombre de personnes présentes m'avait certes impressionné, mais ce qui m'avait le plus ému, c'était l'unité et l'harmonie qui régnaient entre ces différents membres qui pour plusieurs ne se connaissaient pas avant cet événement. Oui ces frères et sœurs dans la foi louaient, adoraient le Seigneur d'une seule voix, dans une parfaite communion, et avec beaucoup de joie et de dévotion. 

Ces temps de partage et de communion fraternelle m'avaient conforté dans mon désir de connaître davantage Dieu et d'approfondir ma relation avec Lui. Pour la plupart d'entre vous qui connaissez mon témoignage (Moi, en quelques lignes ) j'ai été conviée à plusieurs manifestations comme celle mentionnée ci-dessus. Et après y avoir participé, j'ai eu à cœur de m’intéresser aux membres de ces différentes communautés, et de me rendre dans des lieux de culte, dont celui de mon mari, autrefois mon ami, et celui d'une de mes amies.

Au fil du temps, j'ai apprécié l'accueil chaleureux des membres de l'église, des anciens comme on les appelait affectueusement; notamment quelques mamans qui s'étaient prises d'affection pour moi. Par le biais de mon mari, et de mon amie, je me suis fait des nouvelles connexions, aussi bien dans leurs églises respectives que dans d'autres. Je peux prétendre avoir appris à découvrir le vrai sens de la communion fraternelle.

  • Selon vous, comment pourrait-on définir la communion fraternelle?

Qui dit communion fraternelle, dit rassemblement, communauté, union, unité, partage. La fraternité étant définie comme un "lien existant entre personnes considérées comme membres de la famille humaine ; sentiment profond de ce lien”, nous comprenons que la communion fraternelle est le rassemblement d'une communauté composée de différentes personnes, unies tels des frères et sœurs biologiques issus d'une même famille, et lesquelles partagent les mêmes valeurs: la même foi ou les mêmes convictions. 


Qui dit unité, dit un. Un en Christ, Celui que nous avons accepté comme Seigneur et Sauveur. À Son image et conformément aux Saintes Écritures, nous aspirons à vivre en communion avec ceux et celles que nous appelons nos frères et sœurs dans la foi. Ainsi, telle une famille naturelle, nous partageons des moments précieux les uns avec les autres, et tendons à prendre soin les uns des autres. 


"Oh! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble!" Psaume 133:1 (SG21)


En effet, en dehors des temps de célébration les dimanches, la plupart des assemblées organisent des rencontres spécifiques qui répondent à des besoins particuliers, mais qui permettent surtout de consolider les liens entre les membres de la communauté, de renforcer la communion fraternelle. 


Ainsi, ce qu'on appelle des cellules de maison, sont mises en place. Il s'agit de petits groupes de personnes qui vont se retrouver régulièrement au domicile d’un frère ou d’une sœur de l’église, avec leur consentement, et vont pouvoir échanger par exemple sur le message prêché à l’église, étudier la Parole, prier et partager une collation ensemble. 


Ces réunions en plus petit comité permettent aux uns et aux autres de pouvoir se connaître davantage, s'ouvrir de façon plus aisée, et surtout prendre du temps les uns pour les autres. Bien entendu, comme je le mentionnais, des événements tels que des séminaires ou concerts nous permettent aussi de nous voir dans un autre cadre; sans oublier les agapes, ces repas que nous prenons en commun, en dehors des temps de culte. 


Comme je le mentionnais, nous nous évertuons à mettre en pratique, cette communion fraternelle, à la vivre pleinement, à l’image des apôtres.  Actes 2:27 (BFC): “Tous s’appliquaient fidèlement à écouter l’enseignement que donnaient les apôtres, à vivre dans la communion fraternelle, à prendre part aux repas communs et à participer aux prières.” Nous pouvons voir que la communion fraternelle est nécessaire.


  • Pourquoi la communion fraternelle est-elle nécessaire? 


  • Nous faisons partie d’une même famille


En tant qu’enfants de Dieu, il nous est conseillé de bâtir une relation intime avec Dieu, une communion personnelle avec Lui et Son Esprit. 

Que nous dit 1 Corinthiens 12:27 (LSG)? "Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.". Comme je le mentionnais ci-dessus, nous sommes un en Christ. L'Église n’est pas un simple édifice, mais c’est chacun de ses membres qui la constitue. A l'image d’un corps humain, qui est composé de différents membres ou organes pour fonctionner, chaque personne est nécessaire pour permettre au corps de Christ que nous sommes, d’évoluer ensemble, de croître spirituellement entre autres. Rappelons-nous que nous faisons partie d’une même famille.


"Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres." Romains 12: 4-5 (LSG). Nous ne devons pas être de simples spectateurs, mais devons aspirer à être des acteurs, des participants de l'œuvre de Dieu au sein de nos assemblées respectives, à veiller les uns sur les autres, à nous soutenir mutuellement.


  • Nous sommes au service les uns des autres


"De même que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et afin de donner sa vie en rançon pour plusieurs." Matthieu 20:28 (Martin Bible). Notre Seigneur Jésus est venu non pour être servi, mais pour servir. Il s’est donné à la croix, afin que nous soyons sauvés. Nous ne pouvons être centrés sur nous-mêmes, mais comme Il l’a été, faire preuve d’altruisme, être tournés vers les autres. Ainsi, nous ne pouvons être sélectifs, mais par amour à l’égard de nos frères et sœurs dans la foi, nous rendre disponibles et utiles pour chacun d’eux. 


Qu’est-il écrit dans Romains 15:1 (SG21)? "Nous qui sommes forts, nous avons le devoir de supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas et de ne pas rechercher ce qui nous plaît. Oui, il est de notre devoir de nous supporter les uns les autres, de nous porter assistance les uns aux autres. Nombreux sont nos frères et sœurs qui connaissent des challenges sur le plan personnel, relationnel ou spirituel. Nous ne pouvons pas être insensibles face à leur détresse, mais les aider du mieux que nous pouvons. 


  • Nous souhaitons l’édification de tous nos frères et soeurs


"Tout comme le fer aiguise le fer, l'homme s'aiguise au contact de son prochain." Proverbes 27:17 (SG21). Il est nécessaire que nous soyons au contact les uns des autres, pour pouvoir nous bonifier, nous améliorer, nous perfectionner et grandir. Nous avons tendance à éviter parfois les autres, de peur d’être jugés ou d’être rejetés, certains l’ayant déjà vécu dans le monde séculier. 


L’église étant un lieu de ressourcement, de restauration, de guérison, de transformation, nous ne sommes pas censés y vivre la même expérience que celle déjà vécu au travail, à l’école ou dans nos environnements familiaux, par exemple, mais l’inverse. Car, comme je l’écrivais ci-dessus, nous sommes tous membres d’un seul corps et avons chacun une partition à jouer pour faire grandir l'Église que nous représentons tous. 


Comme le disait l’apôtre Paul dans Romains 14:19 (LSG): “Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle." Nous devons manifester le même amour que Christ, et œuvrer au bien-être de notre prochain, contribuer à son bonheur, à son épanouissement. En effet, nous devons être des instruments utiles entre les mains de Dieu, pour l’édification de Son peuple. 


Comme il est écrit dans Actes 20:35: “ Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.”(LSG). L’essence véritable du chrétien, c’est le don de soi. Comme vous pouvez le lire, il ne s’agit pas de donner uniquement sur le plan matériel, mais également sur le plan affectif, émotionnel, psychologique…investir du temps pour les autres: leur offrir des temps personnels de qualité. Être à leur écoute, les exhorter, les encourager, les fortifier. N’oublions pas que nous pouvons être une réponse aux prières d’un frère ou d’une sœur. La question que nous pouvons nous poser est la suivante: expérimentons-nous encore la communion fraternelle dans nos assemblées?


  • Peut-on prétendre vivre cette communion de nos jours?


Comme je l’ai déjà mentionné à plusieurs reprises et en m’appuyant sur la Bible, nous sommes désireux d’être à l'image de Jésus et des apôtres, et de vivre en parfaite communion ou harmonie les uns avec les autres. Est-ce une fiction ou une réalité? Est-ce que nous pouvons prétendre vivre encore cette communion au sein de nos assemblées? Lorsque nous échangeons avec de nombreuses personnes issues de différentes églises, nous réalisons parfois que la communion fraternelle se perd petit à petit. 

En effet, les chrétiens manquent de plus en plus de spontanéité. Rappelons-nous, l’apôtre Paul qui nous a exhorté, encouragé  à plusieurs reprises à vivre pleinement cette communion, à ne pas être divisés, mais unis: "Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment." 1 Corinthiens 1:10 (LSG)


Malgré tous les enseignements que nous avons pu avoir, nous avons encore des relations conditionnées si je peux m’exprimer ainsi, à l’image de celles que nous avons dans nos environnements professionnels, scolaires… Nous recherchons des personnes qui nous ressemblent, avec lesquelles nous avons des atomes crochus, comme le dit l’expression. Et comme le dit encore cette expression, il y a zéro prise de risque.


Qu’est-il écrit dans Matthieu 5:46 (LSG)? "Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous?" Nous ne pouvons choisir uniquement les personnes que nous aimons. Tout chrétien est familier avec ce verset: “Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même” Matthieu 22 : 37-39 (LSG) Il s’agit du deuxième plus grand commandement de Dieu, qu'Il nous appelle à mettre en pratique. 


"Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens aussi n'agissent-ils pas de même?" Matthieu 5:47 (LSG). Pour rappel, nous sommes des nouvelles créatures en Christ avec un esprit régénéré. Nous devons avoir un comportement différent, plus en adéquation avec la Bible que nous prêchons. Cette même Bible nous enseigne de ne faire aucune distinction comme notre Seigneur: “Car devant Dieu il n'y a point d'acception de personnes.” Romains 2:11 (LSG).


Malheureusement, aujourd’hui, nous pouvons observer des clans qui se forment dans nos églises. Nous nourrissons parfois un amour intéressé vis-à-vis des autres, et sommes bien loin du modèle d'Église souhaité par Christ, encouragé par l’apôtre Paul, et mentionné dans les points précédents.

Et pour ne reprendre 1 Corinthiens 13:4-8 (SG21) qu'en partie:  "L'amour est patient, il est plein de bonté... il ne cherche pas son intérêt...il ne soupçonne pas le mal...il supporte tout...L'amour ne meurt jamais. ”


J’aimerais conclure avec ces versets: "Or nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru. Dieu est amour et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.” 1 Jean 4:16 (SG21)Mon frère, ma sœur, être chrétien est un processus. Comme je le disais dans un de mes articles, (Chrétien(e), mon identité), cela requiert un don de soi, un sacrifice, une offrande, à l’image de notre Seigneur Jésus.  


Nous devons nous laisser imprégner de Son amour, afin de pouvoir à notre tour aimer, et comme Lui nous mettre au service des autres. La communion fraternelle prendra tout son sens quand il y aura cette unité, cette harmonie au sein de notre église. "Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi.” Galates 6:10 (LSG).


Puissions-nous avoir un amour désintéressé, non conditionné, qui nous pousse à soutenir, encourager, supporter nos frères et sœurs dans la foi. 


Que cela soit notre partage. Soyez béni(e)s. 




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